3ème Colloque SSI Santé du ministère (Partie 3)
19 déc. 2017 - 09:46,
Tribune
- Charles Blanc-RolinAvant la réalisation d’un très bel exercice de gestion de crise à l’aide de quelques complices (Frédérique Pothier, Auriane Lemesle, Philippe Loudenot, William Grollier et Emmanuel Sohier), Philippe Tourron, RSSI de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille, nous a dévoilé quelques-uns de ses secrets relatifs à la mise en application des actions imposées par l’instruction DSSIS du 14 octobre 2016.
Il a tout d’abord rappelé la dépendance générale au système d’information.
« Le système d’information conditionne la qualité des soins. Aller contre, c’est comme nager à contre courant. »
Il a ensuite insisté sur le fait que la sécurité était avant tout une histoire de gouvernance.
« Sécuriser, c’est manager, donc gouverner »
« Il faut décider la prise de risques au bon niveau de responsabilité »
« Les propriétaires des risques sont ceux qui peuvent les traiter »
L’AP-HM est désormais dotée de correspondants sécurité dans divers métiers, tous formés à l’analyse de risques.
Les contraintes de temps ne permettant pas la mise en place de sessions de sensibilisation des utilisateurs, celle-ci est réalisée au moyen d’un programme d’e-learning. Chaque formation informatique commence aujourd’hui par une introduction à ce programme.
Philippe Tourron s’est également exprimé sur la nécessité de disposer d’une charte informatique.
« Ne pas avoir de charte annexée au règlement intérieur, c’est comme ne pas avoir de code de la route ».
Puis il a conclu son exercice « grandeur nature » en indiquant qu’il était aujourd’hui nécessaire de s’entraîner à la gestion de crise.
Avant de dresser un premier bilan en compagnie d’Emmanuel Sohier (Asip Santé) sur l’obligation de déclaration des incidents de sécurité des SI, entrée en vigueur le 1er octobre, Philippe Loudenot (FSSI pour les Ministères Sociaux) aura apporté un excellent argument que vous pourrez soumettre à votre DG lors d’un futur projet relatif à la sécurité des SI :
« C’est comme en médecine, la prévention coûte moins cher qu’un traitement curatif »
Le chiffre à retenir en ce qui concerne les 45 premiers jours d’existence de ce nouveau volet SSI du portail de signalement des incidents sanitaires indésirables : 1 signalement par jour en moyenne.
La journée s’est terminée par la désormais traditionnelle table ronde « ça n’arrive pas qu’aux autres » animée par Philippe Loudenot, où l’on peut, une fois encore saluer le courage des intervenants venus partager leurs douloureux retours d’expériences, mais bénéfiques à l’ensemble de la communauté, sur l’impact de cryptovirus, la défiguration du site d’un établissement, ou encore un incident lors d’une mise en production d’un applicatif métier.
Cédric Cartau,RSSI du CHU de Nantes a conclu cette table ronde en ajoutant que le prochain incident majeur auquel nous serons confrontés serait quelque chose que nous n’avons encore jamais vécu.
Comme l’an passé, Arnaud Martin (HFDS adjoint) a clôturé ce colloque en déplorant un manque flagrant de participation de la part des Directeurs d’établissements, et en demandant aux RSSI, DSI et RSI fidèles au rendez-vous de continuer d’assurer le rôle de relais dans la communication avec les dirigeants.
(1) /article/2754/3eme-colloque-ssi-sante-du-ministere-partie-1.html
(2) /article/2763/3e-colloque-ssi-sante-du-ministere-partie-2.html