vieviewer et le change management…
11 déc. 2018 - 10:01,
Actualité
- DSIH, Damien DuboisUn mois après la relance du dossier médical partagé par la ministre de la Santé et des Solidarités, vieviewer Entreprise a organisé, mardi 27 novembre, à Paris, son premier club destiné aux utilisateurs et aux partenaires de son interface. Avec le partenariat de la société Alicante, la timeline vieviewer s’enrichit d’un moteur de recherche sémantique et entre dans l’ère de l’intelligence artificielle. L’intégration de ces nouvelles technologies dans le quotidien des professionnels de santé nécessite une réflexion sur le management du changement. En voici quelques pistes avec Dominique Maigne, directeur général honoraire de la HAS et président de l’université du Change Management.
Transformer le système de santé
Depuis quelques mois, la télémédecine peut être prise en charge par la sécurité sociale. Il s’agit d’une première pour des actes dispensés sans la présence physique du médecin. Selon Dominique Maigne, « avec le numérique, les autorités sanitaires craignaient de payer deux fois : l’acte physique et le numérique. Cetteinquiétude a fini par céder devant les usages et les exigences de terrain ».
Nous pouvons désormaistabler sur un rattrapage rapide qui se confirme avec le taux d’équipement des établissements de santé, notamment en termes de messageries sécurisées de santé. « Même si ce n’est qu’émergent, un pas irréversible a été franchi versla transformation numérique du système de santé. C’est d’ailleurs le patient lui-même qui l’a appelée de ses vœux », estime-t-il. La nouvelle stratégie de déploiement du DMP en est un bon exemple : elle se recentre sur les usages du patient et présente le dispositifcomme le nouveau carnet de santé. Une stratégie que vieviewer a anticipée avec sa timeline adaptable pour les différents utilisateurs.
Accéder à l’information
Une autre crainte des pouvoirs publics repose sur la marchandisation des données. Il en a résulté« une bunkérisation de l’information médicale qui ne résistera pas longtemps face à l’exigence des patients, souligne-t-il. Ce sont eux qui décideront de l’usage qui en sera fait. Nous allons vers une information plus partagée, horizontale ». Le moteur de recherche sémantique de vieviewer est un atout pour le partage et la diffusion de la bonne information au bon moment.
Si le numérique ne va pas révolutionner la territorialité et résoudre la question des déserts médicaux, il va donner le signal aux professionnels, notamment aux plus jeunes, qu’ils peuvent être outillés pour mieux travailler. À ses yeux, « le numérique participera à structurer un maillage, à défaut de faire venir de nouveaux médecins dans les territoires sous-dotés ».
Structurer les réseaux
Le marché des dispositifs médicaux se structure et se stratifie. « Le suivi des données réelles permet de savoir exactement où en sont les patients face aux usages d’un médicament ou d’un dispositif et de définir des catégories correspondant à des modèles de prise en charge, non seulement sur le plan médical, mais également comportemental », assure Dominique Maigne.
L’autre évolution structurante tient aufait que ceux qui tiennent les réseaux vont devenir le noyau dur du système. « À la différence des États-Unis où le mouvement est enclenché, il est peu visible chez nous étant donné que cette réalité se heurte à un modèle de l’organisation en actes isolés », reprend-il L’ambition du plan Ma santé 2022 est d’ailleurs de penser plus en parcours qu’en actes. D’autres catégories d’intervenants vont entrer dans la prise en charge. « Ainsi, le cœur du système aujourd’hui centré sur l’acte devrait se déplacer vers les acteurs ayant une capacité à diffuser, à fluidifier et à réguler l’information », ajoute-t-il.
Être présent sur le terrain
Durant cette journée, les différents intervenants ont insisté sur la présence de vieviewer sur le terrain :
- régional, avec la solution de stockage de données du SILPC (Syndicat interhospitalier Limousin – Poitou-Charentes) ou le déploiement de vieviewer Clinic au CH de Cholet ;
- national, notamment avec l’intégration dans les logiciels Chimio et Pharma de Computer Engineering.
Mettre le numérique à l’agenda
Les pouvoirs publics ont placé le numérique dans l’agenda gouvernemental et la stratégie du système de santé. « Le constat, sur les 20 dernières années, est assez nuancé. Beaucoup d’argent a été consacré à l’informatisation du système de santé ou des cabinets libéraux ; moins à la numérisation du système », poursuit Dominique Maigne. Ce qui a pu aboutir à une complexification du circuit de l’information médicale. « Aujourd’hui, depuis le programme Hôpital numérique, il est clair qu’il faut plus mettre l’accent sur les usages que sur le développement technique pour ne pas se laisser distancer par les acteurs industriels et les opérateurs », conclut-il. L’État ne définit pas l’architecture, mais soutient et exige l’interopérabilité tout en permettant aux opérateurs de rester agiles et novateurs.