En direct du 7ème congrès de l’Apssis : réflexions de Claranet sur certaines obligations HDS
04 avril 2019 - 17:17,
Tribune
- Le Mans, Cédric CartauSur le chiffrement des données, il est fait référence à certaines délibérations de la Cnil qui incitent au chiffrement sans qu’il s’agisse d’une obligation légale, sauf dans quelques cas particuliers (dossier pharmaceutique, déclaration de certaines pathologies aux autorités) qui le rendent obligatoire.
Il faut garder en mémoire que le chiffrement n’est pas une fin en soi, mais une réponse à un risque. Il constitue, par exemple, une bonne réponse à un risque de fuite d’une donnée largement accessible sur Internet, mais n’est qu’une réponse partielle (et souvent inefficace) à une malveillance interne d’un administrateur système : la protection contre la malveillance des adminsys exige de mettre en place des systèmes complexes tels les mots de passe à quorum.
La conclusion de cette partie de la conférence – le chiffrement annule ou réduit les obligations de déclaration auprès des personnes en cas de fuite de données – est intéressante, mais avec deux bémols : d’une part l’expérience démontre que les fuites sont généralement dues aux administrateurs système eux-mêmes (cf. l’affaire Ashley Madison) ou à des attaques au cours desquelles les clés de chiffrement ont aussi été récupérées ; rien ne dit d’autre part que les données chiffrées et inintelligibles aujourd’hui le seront encore dans cinq ans.
Globalement, une entreprise n’a pas plus l’obligation de chiffrer les données pour les protéger des administrateurs que de mettre des limiteurs de vitesse sur les véhicules de service pour prévenir les excès de vitesse de ses employés : il s’agit d’une obligation de respecter la loi, qui doit certes être rappelée dans les chartes et les profils de poste, et qui exonère l’institution en présence d’une faute détachable du service. Ce qui ne veut pas dire que le chiffrement est inutile, mais simplement qu’il ne peut répondre à tous les types de risque.