Conclusion des Assises Citoyennes du Numérique en Santé : les Français sont prêts pour le numérique en santé s’il est construit pour et avec eux
20 nov. 2020 - 14:02,
Communiqué
- Délégation au Numérique en Santé et de l’ANSLe Ministère des Solidarités et de la Santé, la Délégation Ministérielle au numérique en santé (DNS) et l'Agence du Numérique en Santé ont révélé, à l’occasion des premières Assises Citoyennes du numérique en santé, ce 19 novembre, les résultats d’une grande enquête d’opinion nationale « les Français et le virage numérique en santé », qui a été réalisée par Opinion Way avec le cabinet Think Out sur 2100 répondants. L’étude apporte trois enseignements majeurs sur les attentes et perceptions des Français en matière de numérique en santé :
1 - Les Français appellent de leur voeux un virage numérique en santé et veilleront à ce qu’il soit inclusif et simple d’accès. Perçu comme pouvant apporter des solutions aux problèmes d’accès aux soins (géographiques, délais d’attente, coordination entre professionnels), le numérique en santé est vu comme positif par la majorité des Français (51% des Français, 10% de réfractaires, 39% de neutres). Ses bénéfices principaux sont : un gain de temps (60%), une meilleure communication avec les professionnels de santé (48%), une façon de moderniser la santé (37%) et un meilleur suivi (35%). Les principaux outils numériques existants sont connus : prise de rendez-vous en ligne utilisée par 70% des Français, envoi de résultats d’analyse et diagnostic en ligne par 66% - mais leur utilisation doit être développée. L’enjeu du virage numérique en santé est ainsi de réussir a convaincre et a « embarquer » les non ou faibles utilisateurs digitaux actuels, et en particulier ceux qui sont les plus impactés par la fracture numérique d’une façon générale. Parmi les principaux défis, les Français notent la simplicité d’accès et d’utilisation pour l’usager (68%), mais aussi la transmission efficace des données (pour 61%).
2- La Covid-19 a joué un rôle d’accélérateur dans l’adhésion des Français au numérique en santé Près de la moitié des Français (49%) déclarent avoir utilisé un nouvel outil numérique de santé pour la première fois durant la crise sanitaire : environ 1 utilisateur sur 4 a pris un rendez-vous en ligne, d’autres ont commandé des médicaments en ligne. Et pour la téléconsultation, 53% des utilisateurs l'ont utilisée et 91% en sont satisfaits. Un bilan très positif car 88% des utilisateurs sont satisfaits dont 26% très satisfaits.
3- Le projet de l’Espace Numérique de Santé reçoit un accueil favorable 8 Français sur 10 sont favorables a l’utilisation de l’Espace Numérique de Santé, dont 1 sur 4 est très favorable. Une très large majorité des Français se déclare prête à utiliser les services de l’ENS : 85% d’intention d’utilisation de la messagerie sécurisée, pour échanger avec les professionnels de santé et principalement les médecins, 78% pour le Dossier Médical Partagé et l’agenda de santé, 75% pour les applications tierces. Avec l’ENS, 8 Français sur 10 se déclarent prêts a autoriser l’accès a leurs données de santé aux professionnels de santé qui les suivent, tout comme 7 Français sur 10 se déclarent prêts a donner l’accès a leurs données de santé à certains services pour améliorer le suivi de leur santé. Pour les Français, l’ENS permet une meilleure collaboration entre les professionnels de santé (84%), une pleine prise en main de leur santé (77%), de meilleurs rapports humains avec leurs médecins (61%) et un meilleur accès au système de soin (73%).
Les Assises Citoyennes du Numérique en Santé deviennent un rendez-vous annuel
Les Assises Citoyennes du Numérique en Santé, qui viennent de se conclure, ont été le moment choisi pour rappeler que le citoyen, pour devenir acteur de sa santé et pour participer pleinement à son parcours de soins, doit d’abord devenir maître de ses données de santé.
Lors des deux tables rondes animées par le Dr Michel Cymes pendant ces Assises, un bilan quantitatif et qualitatif de cette grande consultation citoyenne a été dressé. La première phase a consisté à rencontrer les usagers de santé, au cours d’Ateliers Citoyens, qui ont rassemblé environ 200 personnes sur tout le territoire. Ils ont permis de comprendre les enjeux du numérique en santé en se plaçant du point de vue des usagers, leurs attentes et leurs craintes (confidentialité, risque de déshumanisation, complexité de mise en place, usage des données, accès, etc.).
La seconde étape a été l’étude réalisée par Opinion Way et le cabinet Think Out, qui a interrogé un large panel représentatif de 2100 citoyens français, pour sonder leur appétence et leurs attentes à l’égard du virage numérique et du futur Espace Numérique de Santé.
Ces Assises Citoyennes du Numérique en Santé qui se sont conclues ce 19 novembre, étaient une étape de plus pour entendre les citoyens s’exprimer autour des deux tables rondes de la journée. Elles ont réuni près de 1000 participants pour échanger sur les données et les enjeux du numérique en santé.
Rassemblés autour de la première table ronde n°1, “Les grands enjeux citoyens du numérique en Santé”, plusieurs citoyens ont donné leurs opinions et attentes :
« Nous attendons une médecine moins cloisonnée, plus de collaboration dans le parcours de soins, qui s’appuie sur des équipes pluri-professionnelles. »
« Ces données de santé nous appartiennent, nous n’en avions pas forcément conscience. Le DMP permettra une autonomie et une réappropriation de nos données. »
Lors de la seconde table ronde, sur le thème : “Les Français face à leurs données de santé et au futur Espace Numérique de Santé”, les principaux enseignements de l’étude Opinion Way et Think Out) ont été annoncés et débattus.
Le rendez-vous a été pris pour l’année prochaine, pour un nouveau point d’étape vers la réalisation du Numérique en santé et le lancement de l’ENS, qui devrait voir le jour en janvier 2022.
« Les Assises Citoyennes du Numérique en Santé nous ont montré que les Français considèrent la e-santé comme un moyen puissant pour pallier les difficultés du système de santé, qui soigne bien à leurs yeux mais qui pourrait être mieux organisé et plus fluide, » ont déclaré Dominique Pon et Laura Létourneau, Responsable et Déléguée ministériels au numérique en santé. « L’un des principaux enjeux est de réussir à embarquer les non ou faibles digitaux actuels, et en particulier ceux qui sont les plus impactés par la fracture numérique pour ne laisser personne sur le bord de la route » Et de conclure : « Leurs attentes, clairement exprimées dans l’étude Opinion Way, doivent être l’aiguillon qui pousse tous les acteurs à dépasser les obstacles culturels, organisationnels et technologiques pour faire émerger une e-santé inclusive, accessible, éthique, sécurisée et au service de la relation soignants-patients. La co-construction entre citoyens et pouvoirs publics continuera dans la durée et s’intensifiera en 2021 pour préparer au mieux l’arrivée de l’Espace Numérique de Santé. »
Retrouvez l’enregistrement des tables rondes du 19 novembre 2020 : https://esante.gouv.fr/virage-numerique/assises-citoyennes-2020
Retrouvez l’intégralité des résultats de l’étude Opinion Way (en collaboration avec le Cabinet Think Out) : https://esante.gouv.fr/virage-numerique/assises-citoyennes-2020
*Etude quantitative réalisée auprès d’un échantillon de 2100 répondants représentatifs de la population de France métropolita ine âgée de 18 ans et plus, en termes de genre, âge, région, CSP et de catégorie d’agglomération (source : INSEE). L’échantillon a été interrogé par questionnaire auto-administré en ligne sur système CAWI (Computer Assisted Web Interview). Le terrain a été réalisé via le panel d’OpinionWay du 17 au 30 Juillet 2020.
A propos de la Délégation au Numérique en Santé et de l’Agence du Numérique en Santé :
La Délégation ministérielle au Numérique en Santé est chargée de définir et de mettre en oeuvre la stratégie du numérique en santé. Elle a autorité sur l’ANS, l’Agence du Numérique en Santé. Celle-ci accompagne la transformation numérique de notre système de santé, devenue aujourd’hui incontournable. L’Agence assure trois grandes missions. La première vise à réguler la e-santé en posant les cadres et les bonnes pratiques, notamment en termes de sécurité et d’interopérabilité pour faciliter le partage et les échanges de données de santé en toute confiance. La deuxième mission consiste a conduire les projets d’intérêt national sous l’égide des pouvoirs publics.
Enfin, l’Agence du Numérique en Santé accompagne le déploiement national et territorial des outils et projets numériques en santé afin de développer les usages et de favoriser l’innovation. www.esante.gouv.fr