Les regards et les pratiques des habitants d’Occitanie relatifs au numérique en santé
15 nov. 2021 - 16:32,
Actualité
- DSIHAlors que le numérique en santé prend peu à peu place dans les pratiques des professionnels, accompagnés par le virage du numérique en santé et Ma santé 2022, la crise sanitaire l’a fait entrer dans les pratiques des usagers du système de santé. Dans quelques mois, Mon espace Santé va se généraliser. L’Occitanie fait partie des régions pilotes, en particulier le département de la .
Le projet régional de santé 2022 pour l’Occitanie montre les spécificités de la région en termes d’inégalités d’accès aux soins, de socio-démographie, de géographie territoriale et d’équipements numériques. France Assos Santé (FAS) a recueilli la parole des habitants pour identifier leurs pratiques et leur connaissance du numérique ainsi que leur adhésion à cet usage dans une enquête BVA sur « ».
Des habitants partagés sur l’usage du numérique en santé
Les habitants d’Occitanie sont largement connectés à Internet à leur domicile (86 %), même si certains d’entre eux restent encore éloignés du numérique dans la mesure où ils ne sont pas suffisamment à l’aise avec les outils déployés (19 %) ou habitent dans une zone blanche (7 %). Ils disposent en moyenne de 2,15 équipements connectés : smartphone (73 %), ordinateur portable (57 %) ou fixe (38 %), tablette (34 %), objets connectés (15 %).
Ils sont plus partagés lorsqu’il s’agit d’utiliser le numérique pour leur santé. Près de la moitié de la population n’y a jamais recours, parmi laquelle se retrouvent majoritairement des seniors et des personnes peu diplômées ou souffrant d’une affection de longue durée, notamment par manque d’habitude ou de confiance. Un quart y a recours occasionnellement et un quart régulièrement.
La téléconsultation minoritaire, malgré des atouts identifiés
FAS note que la téléconsultation reste à la marge dans les usages. Ainsi, 27 % de la population y a eu recours (21 % pour un généraliste et 14 % pour un spécialiste). Dans 62 % des cas, la téléconsultation pour un spécialiste a permis d’obtenir un rendez-vous plus rapidement. Cette pratique pourrait être une solution pour les praticiens dont les délais d’obtention d’un rendez-vous sont les plus longs : ophtalmologues (95 jours), dermatologues (78 jours) et gynécologues (67 jours).
Les principales limites identifiées sont la préférence pour le lien humain (60 %) et l’absence d’un besoin lié à la proximité géographique avec le médecin (50 %). En cas d’affection non urgente, les patients préfèrent attendre plusieurs jours (71 %) ou se déplacer à plus d’une heure de voiture (16 %) plutôt que de bénéficier d’une téléconsultation dans l’heure (11 %). La pénurie de médecins motiverait 60 % des répondants à franchir le pas. Enfin, il est à noter que la téléconsultation à domicile (68 %), accompagnée ou non, séduit beaucoup plus que si elle a lieu dans un lieu public (22 %).
Les autres services numériques peu connus
Parmi les autres outils, seule la prise de rendez-vous en ligne est connue et appréciée pour ses aspects pratiques, même si elle est inégalement utilisée. Près de deux habitants sur trois ont déjà utilisé des applications ou des sites Internet spécialisés proposant ce service. Cet usage est particulièrement clivé. 57 % y ont eu recours plusieurs fois, dont 81 % des cadres et des 35-49 ans. La majorité des 65 ans et plus (52 %) et les personnes dont le diplôme est inférieur au bac (55 %) n’en ont jamais fait l’expérience. L’usage de ces plateformes est largement choisi plus que subi, même si 22 % ont été obligés d’y recourir à la demande du médecin.
Le dossier médical partagé est aujourd’hui connu par un peu plus de la moitié des habitants d’Occitanie (52 %), mais seuls 11 % d’entre eux l’utilisent. Il est plus connu chez les seniors et les patients atteints de maladie chronique. L’espace numérique de santé est connu de 39 % des habitants. Si la Haute-Garonne en est territoire test, sa notoriété par rapport aux autres départements n’en est pas boostée pour autant : 57 % des Ariégeois en sont informés. L’identifiant national de santé n’est quant à lui connu que de 20 % des répondants.
Un développement souhaité, mais sous conditions
60 % des habitants souhaiteraient un développement du recours aux outils numériques de santé, mais, à leurs yeux, le numérique ne doit pas être le seul moyen d’accéder à un professionnel de santé (86 %). D’ailleurs, près d’un quart d’entre eux seraient intéressés pour échanger avec les équipes en charge du numérique.
France Assos Santé Occitanie invite les acteurs régionaux de santé à sensibiliser et à accompagner les usagers pour qu’ils puissent se saisir du numérique en santé, mais aussi à veiller à une formation des professionnels de santé axée sur l’utilisation d’un numérique respectueux de tous. Selon l’association, « l’information, la pédagogie et l’accompagnement des populations les plus fragiles seront clés dans la transition vers l’e-santé pour tous ».