Lancement de l’Institut national de la e-santé
17 mai 2022 - 09:21,
Actualité
- DSIHPourquoi avoir fondé l’Institut national de la e-santé ?
Deux constats sont à l’origine de l’INeS. Le premier est que les principaux prescripteurs et utilisateurs des solutions numériques de santé (médecins, professionnels de santé, étudiants en santé…) n’ont pas encore tous acquis les principales notions d’e-santé.
Le second constat est la difficulté, en particulier pour les médecins et les établissements de santé, à choisir des solutions cliniquement pertinentes et de bonne qualité technologique.
Les formations que nous proposons peuvent également intéresser toute personne issue des domaines concernés (télémédecine, intelligence artificielle, dispositifs connectés, évaluations cliniques spécifiques aux applications, etc.), notamment des ingénieurs ou des chefs de projet dans le numérique en santé.
Quelles sont les difficultés auxquelles sont confrontés ces acteurs de santé ?
Elles sont nombreuses. Tout d’abord, l’enseignement de l’e-santé est insuffisant tant pour les étudiants en santé que pour les personnels de santé et les ingénieurs. Le nombre de structures d’accompagnement des projets, de l’émergence de l’idée jusqu’à l’introduction dans le marché, est lui aussi insuffisant. Par ailleurs, nous avons constaté une absence de labels de qualité pour soutenir les bonnes solutions et éclairer les prescripteurs potentiels de ces outils.
De plus, il apparaît clairement que les sources de communication des recommandations et des informations en e-santé sont trop disparates. Enfin, l’accès aux publications scientifiques est difficile pour les équipes de recherche en e-santé et les éditeurs de solutions.
Pourquoi vous êtes-vous engagé dans cette aventure ?
Mon passé de concepteur d’applications en e-santé de même que mon activité de médecin et d’enseignant en e-santé m’ont amené à bien évaluer l’état des besoins en formation et en soutien de l’écosystème. J’estime notamment que les déploiements de solutions à haut niveau de preuve et de haute performance clinique ne sont pas assez larges, avec des business models trop restreints qui mettent en péril de très bonnes idées qui n’arriveront probablement jamais jusqu’aux patients.
Concrètement, que propose l’INeS ?
L’INeS est une plateforme de cours diplômants, qui seront disponibles à partir du 2 octobre 2022, à destination des professionnels (avec agrément FP, DPC…) et de cours à la carte, avec 30 à 60 heures d’enseignements sur les domaines de l’évaluation clinique, la réglementation, les usages, les modalités du développement d’applications illustrées d’exemples, l’IA, ses applications et ses limites, le métavers, la blockchain et la santé… Ces formations sont assurées par 45 enseignants et experts reconnus en e-santé issus du monde académique, industriel et institutionnel.
Des plateformes de cours seront aussi disponibles pour les écoles et les universités qui souhaiteront en faire bénéficier leurs étudiants.
Quelle est l’articulation avec l’écosystème des start-up et des SIH ?
Nous proposons un programme de mentorat pour les start-up avec des binômes d’experts pour accélérer leur développement clinique et leur Access Market. Pour les professionnels des SIH, nous montons des partenariats, destinés notamment à l’évaluation interne des solutions.
Plus largement, l’INeS propose une labellisation de solutions avec un outil de pre-screening à disposition des adhérents pour évaluer la qualité, la pertinence clinique et le niveau de preuve des solutions et son board de 22 experts (médecins, cliniciens, universitaires, institutionnels, chercheurs, associations de patients et industriels de l’e-santé).
Les labels sont les suivants : « Solution à fort potentiel clinique » et « Solution à haut niveau d’évaluation clinique » pour les solutions plus matures, avec comme critère de présélection initial une note au score d’évaluation mdscs.fr de 14/20 pour ce dernier label. L’enjeu de ce score de pre-screening (validé par une étude en cours de soumission à publication) est de faciliter le choix des éditeurs de solutions à rencontrer pour aller plus loin ou non dans les discussions en vue d’un déploiement. Si la solution atteint un certain seuil (la médiane des notes attribuées à 130 solutions évaluées était de 11/20 et le premier quartile de 14/20 ou plus), l’établissement/le prescripteur peut avoir des échanges plus approfondis avec l’éditeur à propos de sa solution.
Ce score permet aussi à l’éditeur de solutions de s’évaluer par rapport aux attentes des cliniciens et des patients puisque cet outil a été construit avec les éditeurs, les médecins et les associations de patients à partir de l’analyse de la littérature et notamment des recommandations récentes de l’ESMO sur la télésurveillance en oncologie et des autorités de santé.