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L’IA au service des patients en cancérologie au Centre Léon-Bérard
11 fév. 2025 - 08:57,
Actualité
- Damien Dubois, DSIHÉcouter l'article
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Pour le Centre Léon-Bérard (CLB), centre de lutte contre le cancer de Lyon, l’utilisation de l’IA et des données de santé pourraient avoir un impact significatif dans la prochaine décennie pour infléchir l’incidence des cancers, notamment en facilitant la médecine des 5P en cancérologie (préventive, personnalisée, prédictive, participative et basée sur les preuves). Le centre part du constat que les nombreux projets de cancérologie en la matière tardent à s’installer en routine clinique et s’appuie sur trois observations :
- La complexité de la maladie conjuguée aux méthodes de diagnostic utilisées (images 3D vs 2D) ;
- Les évolutions thérapeutiques constantes, comme l’immunothérapie ;
- Le temps d’appropriation des solutions par les soignants en interaction avec les patients.
Alors que le Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle se déroule à Paris jusqu’à ce mardi 11 février, le CLB présente deux projets utilisant l’IA au service des patients en cancérologie.
Espace
Le projet Espace cherche à accélérer le déploiement de la médecine, dite « des 5P » en cancérologie, grâce à l’IA. Deux premiers projets sont financés. Le premier a pour ambition d’améliorer la précision des traitements de radiothérapie. Le second cherche à prédire les risques de réhospitalisation liés aux effets indésirables de la chimiothérapie à partir du dossier patient textuel. D’autres projets seront évalués au cours de la réalisation d’Espace.
« Dans les trois prochaines années, Espace souhaite devenir le tiers-lieu d’expérimentation de référence pour l’évaluation des solutions IA les plus innovantes dans le domaine de la prise en charge des cancers », explique Hugo Crochet, directeur du système d’information et des données du Centre Léon-Bérard.
Il est piloté par le CLB en partenariat avec deux autres centres de lutte contre les cancers : François-Baclesse, à Caen, et Oscar-Lambret, à Lille, en association avec le laboratoire Creatis. Retenu dans le cadre de la troisième vague des tiers-lieux d’expérimentation en santé numérique de décembre 2024, le projet Espace est financé par le plan France 2030 pour l’accélération de la santé numérique en France à hauteur d’au moins 1,4 million d’euros sur trois ans.
« Espace […] s’appuie sur un réseau de compétences familier de l’utilisation des premières solutions d’IA mises sur le marché ou en développement, ajoute le Dr Pierre Heudel, directeur des parcours du Centre Léon-Bérard. La montée en charge d’Espace autorise d’envisager dans cinq ans une autonomie de l’entité sur les plans financier et peut-être juridique, positionnée au centre du réseau d’excellence de lutte contre le cancer Unicancer. »
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Ce second projet explore l’usage de l’IA générative dans le domaine de la santé. Sa capacité à produire du contenu tel que des textes ou des résumés pourrait alléger les tâches administratives des soignants et faciliter la réutilisation des données médicales à des fins de recherche.
Concrètement, l’idée est de développer des outils de transcription automatique des consultations médicales, de production de résumés de dossiers complexes ou encore de structuration des données pour en faciliter l’exploitation. En effet, pour le CLB et ses partenaires, l’IA pourrait aider à identifier des biomarqueurs tumoraux, sélectionner des patients pour des essais cliniques ou évaluer l’efficacité des traitements. Grâce à ces innovations, les professionnels de santé devraient pouvoir se concentrer davantage sur leurs patients. De plus, ces approches permettraient une meilleure personnalisation des soins et une accélération de la recherche clinique.
Ces outils devraient être mis à disposition en Open Source afin de favoriser leur diffusion au sein de tout l’écosystème de la santé. Le projet est porté, pour une durée de deux ans, par un consortium d’une trentaine de partenaires, dont le CLB, qui regroupe des hôpitaux, des instituts de recherche et des entreprises.